Le Jardin médiéval de Vignory

Le Jardin médiéval de Vignory

Niché au creux du Val Noise, dominé par les remparts du château des Seigneurs de Vignory, le Jardin Médiéval offre au visiteur curieux et au passionné d’histoire, un voyage dans le temps, au cœur des saveurs et de la médecine par les plantes.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ceint d’une palissade en bois, le Jardin présente au travers de parterres surélevés, maintenus par des bordures de bois tressé appelées « plessés »,  plusieurs cultures regroupées autour d’une thématique.

S’inspirant d’un jardin monastique du XIIIe siècle, le Jardin Médiéval de Vignory, conçu en 2003 par l’association Histoire et Patrimoine, présente, dans son agencement et sa composition, les plantes que l’on trouve couramment au début du Moyen-Age. La plupart de ces plantes était déjà recommandée par Charlemagne en 795 dans le Capitulaire De villis vel curtis imperialibus , au sein d’une liste des plantes « utiles » qui devaient être cultivées dans tous les domaines de son empire.

L’Hortulus (potager), depuis l’entrée du jardin jusqu’au Puits, source de Vie, se compose de :

·  4 plessés carrés pour les condiments comme le thym, la coriandre, le fenouil, la livèche, le fenouil, l’hysope, l’estragon, la sauge, le carvi. L’origan et l’ail des ours proviennent de la forêt voisine

· 2 plessés carrés pour les plantes-racines comme l’ail, l’oignon, le raifort, le chervis, le panais.

·  1 grand plessé rectangulaire pour les potherbes (herbes dont on consommait les feuilles que l’on cuisait dans un pot) comme le chou, la bette, l’arroche-fraise, la laitue, le cardon, la moutarde, le cresson alénois, la roquette, la bourrache, le chénopode Bon-Henri.

·  1 grand plessé rectangulaire pour les plantes à graines, qui donneront des légumes secs que l’on peut conserver tout l’hiver comme la fève, la lentille, le pois, la jarosse, le pois chiche, la mongette, le fenugrec.

L’Herbularius ou Jardin des Simples présente une trentaine de plantes médicinales dans 2 plessés rectangulaires et 2 plessés carrés.

Traditionnellement administrées seules, elles constituent une médecine simple, par opposition aux préparations magistrales des apothicaires. La grande majorité de ces plantes sont « sauvages ». Elles ont été cueillies dans les environs puis repiquées. Parfois oubliées et considérées de nos jours comme des « mauvaises herbes », elles peuvent soigner la fièvre (piloselle, germandrée petit-chêne), la toux (tussilage, mauve), les maux de ventres (souci, aigremoine, camomille, mélisse), être cicatrisantes (consoude, sanguisorbe, fraisier, géranium). Certaines sont appelées « plantes à femmes » pour leurs vertus emménagogues (lamier blanc, armoise, achillée millefeuille), d’autres sont qualifiées de panacées, car elles soulagent de multiples maladies.

Les Plantes Magiques sont regroupées dans les 2 derniers plessés carrés.

Des légendes parfois très anciennes caractérisent certaines de ces plantes. Si l’on n’a pas retenu l’image de la « sage » femme qui connaissait les vertus des plantes et soignait ses congénères, on n’a en revanche pas oublié cette même femme qui utilisaient des plantes magiques, pour la qualifier ensuite de sorcière. La complexité de cette « magie » réside dans le fait que beaucoup de ces plantes sont bivalentes : médicinales à faible dose mais toxiques au-delà d’un certain seuil à ne pas dépasser (digitale, belladonne, rue, ésule, pavot).

Intégré dans les chemins de randonnée intercommunal (Circuit Marie Calvès), communal (Circuit du Château) et dans le circuit intra-muros du village, le jardin médiéval s’inscrit dans une démarche de découverte du patrimoine historique et naturel de Vignory.

Mentionné depuis 2004 dans le guide Parcs et Jardins de Champagne-Ardenne, et Rendez-vous au jardin du Ministère de la Culture, le Jardin Médiéval de Vignory se visite de Mai à Octobre. Le promeneur bien intentionné pourra entrer librement ou contacter l’association Histoire et Patrimoine pour une visite guidée.